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ferroviaire

Association des Modélistes Havrais Amateurs 65, rue Jean Jacques Rousseau F-76600 LE HAVRE
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FONCEZ DANS LE DECOR

" Tout change, parce que rien ne change " J.F Kahn 1998
La fin annoncée des " Y a qu'à, faut qu'on "

Plongez dans votre collection de revues de modélisme ferroviaire, et commencez, de préférence, par des numéros de dix ans d'âge. Au passage demandez- vous si c'est comme le scotish blend, celui qui est sensé se bonifier en fût de chêne. Parcourez sans nostalgie excessive, en évitant soigneusement les éditoriaux invariablement pleurnichards sur l'avenir sombre du hobby en question, ( pas de panique, vous allez lire le même, du même auteur, le mois prochain); non, concentrez-vous plutôt sur les articles " modéliste torturé " :
-une vraie moquette bouclée dans vos OCEM ,
-des photos dans les compartiments vraiment conformes à l'époque III,
-des marchepieds bien patinés sur vos céréaliers, etc…

Contenez un désespoir légitime face aux articles " train nostalgie " :

Si vous êtes vraiment un passionné, impossible de faire l'impasse sur les fiches " bricolage pour tous ", sauf les débutants, les jeunes, les filles, les maladroits, et tous ceux qui n'ont pas 5 locos à désosser pour en faire une " qu'elle sera vraiment plus mieux après, croyez-moi ".
Normalement, vous devez tomber sur le reportage qui tue : le réseau en 0 de Jean-Pascal Friquet, quadra de profession libérale, qui fait rouler l'intégrale des catalogues Lemaco et Fulgurex avec une certaine nostalgie de l'enfance vraiment attendrissante. Comme en plus 3 de ses 27 locos sont des modèles uniques de Raoul Chafournier, vous vous dites que ce Jean-Pascal était décidément un homme de goût, tellement représentatif de la grande passion qui nous unit.
A ce stade avancé de torture psychologique, résistez à la tentation du Prosac 1000, rangez votre collection chérie, quand même bien utile, et acceptez enfin la réalité du troisième millénaire, ce qui n'est pas obligatoirement une bonne nouvelle: même en 2001, les saisons sont immuables, il ne pleut jamais, les automobiles ne roulent pas, les figurines de quais se contentent d'attendre des trains sans jamais y monter, sans parler du militaire qui court sur place depuis sa sortie de l'emballage et des chèvres de Sébastien qui n'ont pas cherché à s'esbigner depuis bientôt deux ans ; incroyable !
En toute bonne logique, un grand réseau devrait idéalement se présenter comme un immense diorama " de concours ". Tout y serait représenté dans ses moindres détails, copie conforme de la " vraie réalité réelle ", fonctionnel et parfaitement à l'échelle: sur une distance restreinte, on s'applique à faire figurer la totalité de l'existant " mesurable ", quantifiable, qualifiable. Oui mais, même une succession de dioramas, ne peut représenter qu'une suites de sites particuliers, sur une distance réelle réduite, en faisant abstraction de ce qui les relie, c'est-à-dire de l'essentiel.


Massiac (15)
(photo C.N.D.P.)
Paysage de vallée de moyenne montagne dans le Cantal .
Il faut une lecture attentive pour déceler la présence de la voie ferrée, discrètement insérée entre la rivière et le pied de la montagne. Ce sont les routes qui s'imposent comme éléments clés du paysage. .

Oui mais, même une succession de dioramas, ne peut représenter qu'une suites de sites particuliers, sur une distance réelle réduite, en faisant abstraction de ce qui les relie, c'est-à-dire de l'essentiel. On peut rêver, et envisager sa finition pour 2050…ou jamais.

Reste la solution de pis aller pour les plus désespérés : frère enlumineur à la Grande Chartreuse. Au passage, notons que nous ne pratiquons pas la forme de modélisme la plus facile : le modéliste naval " naviguant ", le modéliste aérien " volant " n'a pas de contrainte particulière concernant la qualité de l'environnement nécessaire au réalisme : de l'eau, de l'air ! Y aurait-t-il d'ailleurs moins de travail à reproduire à l'échelle le port de Brest ou un aérodrome de moyenne importance qu'à mettre en place ex nihilo le décor du plus grand réseau de France et de Navarre ? Le résultat de notre travail ( ?), n'est donc au mieux qu'un compromis, situé quelque part à la latitude du faisable, de l'acceptable, du plausible ou du raisonnable.
Procède t-on à la représentation d'une coupe dans la réalité, objectivement présentée comme telle au spectateur, avec des routes ou des cours d'eau " tranchés " sur la devanture peinte de couleur sombre ; alors jouons à fond la scénographie et embarquons le visiteur dans notre voyage, faisons-le rêver.


Plaine de la Limagne
(photo C.N.D.P.)
De tout évidence, la plate-forme de voies creuse un " sillon " et engendre au même titre que la route nationale un type d'organisation spatiale: elle est un élément structurant du paysage.

Cela posé, les vieux renards des cours de débord auront certainement noté que le seuil de tolérance est assez souvent une notion à géométrie variable: les modélistes ferroviaires sont sans pitié sur la qualité de reproduction du matériel roulant, et très vigilants avec tout ce qui concerne les bâtiments ou l'environnement ferroviaire direct.
Si certaines séries de voitures voyageurs se différencient parfois à la couleur des rideaux, ou à la forme des tampons, à quand un débat passionné concernant, au hasard, les sapins, pardon, les aciculaires, très courants sur les décors : mélèze, épicéa commun, épicéa de sitka, sapin pectine, sapin noble ou sapin noir, pin du Colorado, pin cembro, pin douglas, pin de montagne. On les trouve certes à toutes les époques, mais ils n'ont pas l'habitude de se mélanger spontanément et surtout, leur implantation n'est pas le fruit du hasard et dépend de très nombreux paramètres : climat, altimétrie, exposition, nature des sols.


L'arbre sur son rocher (photo C.N.D.P.)
La nature offre souvent des situations particulières, voir franchement étranges. Reproduite en modélisme, celle-ci serait peut-être considérée comme sortie de l'esprit malade d'un paysagiste " tordu ". Et pourtant…

Peut-on " rendre " l' immense diversité de l'environnement naturel minéral ou végétal avec cette précision attendue des créations directes, construites ou fabriquées: on parle donc de " modèle réduit " d'un wagon de tel type, telle époque, mais quid de la précision du rendu d'un orme de plaine ou d'un charme centenaire au 1/87e ?
Il faudrait donc d'urgence se livrer à des études sérieuses, puis lancer des fabrications pointues avec une équipe de stakhanovistes fous, ce qui devrait nous valoir immanquablement à terme une série d'articles abracadabrantesques dans Loco Revue ou RMF, avec commentaires sur le bel éclairage scénographique du réseau encadré de trompe-l'œil épatants, le rendement impeccable des rames occupées de nombreux voyageurs, la sonorisation tellement réaliste des locos à vapeur, électriques et diésels, et la " patte " infernale des fous furieux de l'AMHA une fois de plus étalée à l'occasion d'un concours d'aménagements intérieurs. Le nec plus ultra serait que le journaliste reparte avec les yeux rouges… persuadé qu'on lui a fait le coup des escarbilles !


Ferme auvergnate (photo C.N.D.P.)
Combien faudrait-il de nuances de flocages pour tenter de reproduire la subtilité de l'environnement immédiat de cette vieille ferme auvergnate ?

Ph. VEPIERRE

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